Série : Le signe de K1

Auteur : Claire Gratias

Début 2021, dans le sud-ouest de la France : on retrouve les personnages dont on a fait la connaissance dans la première partie. La famille Adamsohn, venue du futur et participant à une opération de colonisation, est à présent intégrée. Ed et Luka ont des doutes sur le bienfondé de leur mission et sur les ravages que l’épidémie qu’ils ont contribué à répandre a occasionnés. Ils remettent en cause la légitimité du président Tubal-K, qui dirige la communauté de K1 de 2322. De son côté, le docteur Rieu s’interroge aussi et relie l’épidémie à la vague de violences extrêmes qui secoue la population. Claire, sa fille, recherche le garçon qui l’a agressée et veut se venger.
Parallèlement, d’autres personnages émergent, venus du futur eux aussi : les Tsahdiks, dotés de pouvoirs extraordinaires. Ils sont issus des Communautés associées, K2 et K3, qui veulent contrer les agissements du président Tubal-K. Leur mission consiste à retrouver « L’Ancêtre », vivant en 2021, qui, sans le savoir est à l’origine de tout l’édifice mis en place. Angelo, le frère de Claire, a rejoint les Tsahdiks et essaie, avec ses compagnons de combattre la violence ambiante.
« L’Ancêtre » devient, à son insu, le personnage central du roman et l’objet de toutes les attentions et des luttes intestines. On cherche à le protéger à tout prix ou bien à le tuer …
Claire Gratias joue avec le temps de manière magistrale, et le vertige temporel qu’elle provoque s’accentue dans cette seconde partie du Signe de K1.
Elle pose des questions essentielles sur la colonisation et les risques du voyage dans le temps : peut-on sacrifier un peuple pour en faire survivre un autre ? Peut-on jouer impunément avec la vie des gens au nom d’un intérêt supérieur ? Peut-on, enfin, manipuler le temps, modifier un « avant » pour agir sur un « après » ?
Tout cela est posé dans un récit très bien mené, au rythme soutenu, avec des personnages toujours intéressants, même s’ils évoluent dans le « mauvais » camp. Les questions que se posent ces voyageurs imprudents ne sont jamais en effet anodines. Passionnant.